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approcha la chaise et la posa sous les pieds du jeune homme. Lui-même il escalada la table, et, tout en tenant le corps serré contre lui, il le souleva, élargit le nœud coulant et dépassa la tête.

Le corps fléchit entre ses bras. Il le laissa glisser sur le long de la table, et, sautant à terre, il l’étendit sur le lit.

Puis, toujours avec le même flegme, il entrebâilla la porte de sortie.

— Vous êtes là tous les trois ? murmura-t-il.

Près de lui, au pied de l’escalier de bois, quelqu’un répondit :

— Nous sommes là. Faut-il hisser notre paquet ?

— Allez-y !

Il prit le bougeoir et les éclaira.

Péniblement les trois hommes montèrent l’escalier en portant le sac où était ficelé l’individu.

— Déposez-le ici, dit-il en montrant la table.

À l’aide d’un canif il coupa les ficelles qui entouraient le sac. Un drap blanc apparut qu’il écarta.

Dans ce drap, il y avait un cadavre, le cadavre de Pierre Leduc.

— Pauvre Pierre Leduc, dit Sernine, tu ne sauras jamais ce que tu as perdu en mourant si jeune ! Je t’aurais mené loin, mon bonhomme. Enfin, on se passera de tes services… Allons, Philippe, grimpe sur la table, et toi, Octave, sur la chaise. Soulevez-lui la tête et engagez le nœud coulant.

Deux minutes plus tard le corps de Pierre Leduc se balançait au bout de la corde.