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L’INTÉGRALE DE STIELTJÈS.

Dire que est la dérivée de , c’est-à-dire que l’on a

,

si l’on traduit exactement les considérations du précédent paragraphe ; mais il est évident qu’alors ne serait déterminée en aucun point puisque et interviennent en fait seuls[1]. Exigeons donc que l’on ait

,

pour dire que admet pour dérivée. Dans la recherche de la limite du second membre, il ne sera tenu compte que des nombres pour lesquels le second membre a une valeur déterminée, finie ou non. En un point intérieur à un intervalle dans lequel et

  1. Ceci est tout naturel, car n’intervient que pour définir la fonction et que est définie par une fonction de domaine  ; or, à et , correspondent des fonctions et pour lesquelles
    ,,,,

    sont déterminés à une constante additive près, tandis que et ne le sont pas.

    Stieltjès avait déjà remarqué qu’à une distribution donnée de masses sur , c’est-à-dire à une fonction , ne correspond pas une fonction unique. Lorsque est donnée directement, tout point de discontinuité de correspond à la concentration d’une masse au point . Stieltjès imagine que cette concentration est faite en deux points géométriquement confondus en  ; le premier, portant la masse , appartient à  ; le second, de masse , appartient à .

    Cela revient à considérer les symboles , comme des nombres au même titre que les symboles , tous ces symboles étant susceptibles d’être classés par ordre de grandeur, à considérer comme un intervalle les ensembles de nombres , et étant deux nombres différents, , et à prendre pour une fonction de tels intervalles. Les intervalles seraient alors de neuf catégories différentes suivant que leur origine et leur extrémité seraient des symboles , ou  ; il y aurait trois espèces d’intervalles nuls,

    ,,.

    Ces conventions dispenseraient des précautions que nous avons dû prendre dans la division d’un intervalle en plusieurs autres (p. 152) ; dans une telle division devrait figurer une fois et une seule tout intervalle nul des formes

    et.