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époque de l’année. Il est souvent impossible d’effectuer un brûlage complet, parce que les branches ne sont pas suffisamment sèches. Si l’on n’a pas abattu tous les chicots, sur la superficie exploitée, ils peuvent couver le feu pendant longtemps, et être une source constante de danger durant la saison sèche de la mi-été, alors que le vent peut raviver les flammes. Un chicot, pris en feu le 4 juillet, brûlait encore une semaine avant le jour d’Actions de Grâces ; bien plus, une légère couche de neige tombait au moment où le feu avait été remarqué. Un autre désavantage du brûlage au printemps est que les broussailles se lèveront après que les débris auront été brûlés, et que le sol ne sera pas aussi bien préparé pour recevoir la semence en automne.

« Le brûlage d’automne présente quelques inconvénients, car il est difficile d’allumer le feu au temps voulu. Un retard, afin d’obtenir plus d’humidité, et conséquemment plus de sûreté, peut être prolongé trop longtemps, et jusqu’au point que les débris seront trop humides pour être brûlés. Cependant, si le brûlage est fait au temps voulu, le brûlage d’automne sera plus complet, parce que les débris seront plus secs, et que le brûlage aura pour effet de nettoyer plus proprement le sol, et de laisser le sol minéral en meilleur état pour recevoir la semence au moment de l’égrenage. Les branches ne pousseront pas avant le printemps ; en ce moment les jeunes plantes auront le même avantage que les broussailles et les mauvaises herbes. Si l’on n’a pu abattre tous les chicots, le brûlage d’automne aura pour effet de les consumer, avant le retour de la prochaine saison sèche.

« L’empilement des branchages et leur brûlage en cet état est généralement mis en pratique dans les exploitations de bois du Service Forestier, en la région de pins jaunes de ce district. L’objet principal est la destruction d’autant de branches que possible, et au temps où les arbres sur pied, les jeunes rejetons et les jeunes plantes en souffriront le moins. D’après notre expérience, l’empilement des débris coûte à l’exploitant de 20 à 25 cents, et le brûlage en piles de 4 à 5 cents par mille pieds, mesure de planche. Ces chiffres varient suivant les conditions, et peuvent être beaucoup plus élevés dans les endroits où les arbres sont très branchus et très feuillus. Dans une de nos grandes exploitations de bois d’œuvre, dans la forêt de Whitman, à l’est de l’Oregon, l’empilement d’environ 15,000 pieds, mesure de planche, occupe un homme à la journée. Nous insistons de plus en plus sur un mode de brûlage qui causera le moins de dommage possible aux arbres sur pied. On ne devrait pas brûler les piles, quand il y a quelque danger d’endommager les arbres voisins. Vous pouvez vous rendre facilement compte du désappointement où l’on se trouverait, si, après avoir soigneusement marqué des arbres pour la coupe, choisi un grand nombre pour la reproduction, la protection ou pour une seconde coupe, ils devaient être en dommages par un brûlage imparfait des débris.

« Je vous inclus, à titre de renseignement, une lettre circulaire renfermant des instructions pour l’empilement et le brûlage des branches dans l’exploitation des pins jaunes, laquelle vous sera, j’espère de quelque utilité.