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gnent le choix des arbres à planter dans ces plaines à quelques espèces, qui ne sont pas considérées comme propres à la production du bois d’œuvre.

Il faut aussi tenir compte des dépenses relativement élevées qu’entraînerait la création d’une forêt, pour des fins commerciales, sur ces plaines — où les conditions naturelles sont défavorables — en comparaison du coût du bois que fournit la forêt vierge, ou même de celui de reboiser des régions éloignées, mais de peu de valeur, et impropres à l’agriculture, qui ont déjà été couvertes de bois, et sur lesquelles les conditions naturelles sont favorables.

Vu les raisons susmentionnées, on devrait, en général, se borner à une plantation d’arbres qui serait plutôt un complément des opérations agricoles, une occasion de revenus éventuels plutôt qu’une opération commerciale.

Nous réclamons la protection des forêts sur les flancs des montagnes, afin de protéger le sol contre l’érosion, et le bas collines contre l’inondation qui emporterait la surface des terres basses, désastres dont la cause serait la dénudation des flancs des montagnes. Toutefois, les inondations ne sont pas les seuls agents qui causent l’érosion des bonnes terres agricoles. L’expérience a déjà démontré que dans les plaines de ces provinces, où la culture couvre une immense superficie, les vents dominants entraînent la terre de surface sur leur passage. Ce soufflage du sol est un autre genre d’érosion qui endommage grandement la récolte sur pied, et affaiblit la puissance de production du sol pour les récoltes futures, puisque la couche supérieure est la plus fertile. Pour remédier à une telle situation, la plantation des arbres devant servir de protection contre le vent est essentielle.

Le brisement du vent diminuera l’évaporation de l’humidité du sol sur une grande distance, dans la direction des vents dominants. Comme résultat, les récoltes seront sensiblement protégées et croîtront mieux que sans protection. On a trouvé que ces brise-vents ont un effet très avantageux surtout pour les vergers. Grâce à une plantation de brise-vents, pendant un certain nombre d’années, toute la ferme sera abritée, et le cultivateur en retirera une provision de bois pour son chauffage et le marché.

La plantation de brise-vents aura pour effet d’arrêter le soufflage de la neige sur la terre pendant l’hiver, et, grâce à une provision d’humidité, les récoltes seront améliorées. Ce ne sera pas le seul avantage qu’on en retirera, mais si ces brise-vents sont plantés aux endroits voulu, les bâtiments de ferme et le bétail en bénéficieront, et par là les comptes de chauffage des maisons et d’alimentation des animaux seront réduits. Il est évident qu’il faut plus de grain pour produire un