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Donc, les résultats obtenus à Agassiz montrent, jusqu’à présent, que, au point de vue de la sylviculture, l’introduction des bois durs exotiques en Colombie-Britannique est parfaitement faisable. Les résultats ne sont pas encore un succès définitif. Cependant, le fait que plus de 11,000 arbres et arbustes d’ornement, de 1 à 3 ans, importés d’une grande pépinière de France, et plantés dans la pépinière, indique que ceux qui sont en charge sont persuadés que les bois durs s’acclimateront en Colombie-Britannique. Le professeur J. Macoun, père, dit que le sycomore semble surtout réussir à merveille, et que le noyer anglais et l’avelinier poussent bien dans le voisinage et produisent des fruits.

On peut voir un certain nombre d’arbres exotiques au parc Stadacona, à Victoria, parmi lesquels est l’épinette de Norvège, tous en pleine vigueur. Près de l’entrée, une rangée d’arbres fournit l’occasion d’établir des comparaisons entre les indigènes et les exotiques. Ici on voit un mélange de sapins Douglas, de mélèzes d’Europe, de cèdres rouges géants et de bouleaux jaunes. Ces arbres ont probablement de 25 à 30 ans d’âge. Le sapin Douglas atteint maintenant de 10 à 12 pouces de diamètre, à niveau de poitrine, et sa hauteur est d’environ 50 pieds. Grâce à sa rapide croissance, il a dépassé les bouleaux, les mélèzes et les cèdres, à leur désavantage. En Europe, on trouve que le mélèze pousse rapidement, mais, en Colombie-Britannique, il est devancé par le sapin Douglas. On ne pourrait arriver à cette conclusion après une seule visite, mais les expériences faites en Europe en sont la preuve.


2. Considérations Financières. — Pour savoir si, oui ou non, le reboisement est faisable et praticable en Colombie-Britannique, il faut nécessairement se baser sur les expériences des autres pays. On peut, toutefois, obtenir des données dignes de foi des états du Pacifique. Au point de vue financier, les facteurs indispensables sont : le déboursé initial, les dépenses annuelles d’entretien, le taux de l’intérêt, la longueur de la rotation, et d’un autre côté, la somme de production du bois et les revenus que l’on peut espérer en recevoir. Pour plusieurs raisons, la Colombie-Britannique est avantageusement située à ce point de vue.

Le déboursé initial comprend la valeur du terrain et le coût de la reproduction, y compris les frais des mesures préventives contre l’incendie, telles que le brûlage des débris. Aux États-Unis, quelques états achètent des terrains de reboisement, à des prix variant entre $2.00 et $10.00 de l’acre ; ce prix est généralement plus élevé en Europe, et les terres de ce pays ne valent pas celles de la Colombie-Britannique pour la production de bois. Lorsqu’un déboursé initial est nécessaire, il constitue un obstacle sérieux à la rapidité de la culture forestière.