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semis, soit par plantage. Le sujet ne peut donc se discuter qu’au point de vue de la possibilité et non de son développement actuel. On n’a planté en cette province que des arbres de jardins, d’ornement et de rideaux-abris. Bien qu’une telle plantation diffère complètement de la plantation forestière, sous le rapport de la méthode et de l’objet, on peut cependant, retirer quelques renseignements utiles des résultats qui en découleront.

Les principales restrictions du reboisement artificiel sont imposées par la Nature, les ressources financières et l’administration. Il convient de discuter le sujet suivant les points de vue susdits, sous les titres suivants :

1. Considérations Sylvicoles

2. Considérations Financières

3. Considérations Économiques


1. Considérations Sylvicoles. — Tout ce qu’il faut à un arbre, c’est le climat et le sol. Qu’on lui donne abondance de lumière, de chaleur, d’air et d’humidité, assez de terre pour ancrer ses racines, mélangée d’éléments minéraux dont il a besoin, et il croîtra et s’épanouira.

La Colombie-Britannique renferme de vastes quantités des nécessités susmentionnées. Grâce au mariage bien assorti du sol et du climat, au moins dans la zone tempérée, les arbres y croissent plus rapidement et plus constamment que sur le versant du Pacifique de l’Amérique du Nord ; nulle part la reproduction naturelle n’est plus prolifique et plus vigoureuse, comme on peut le voir sur des centaines d’abatis et de vieux brûlis. De fait, cette puissance de la nature quant à la production des végétaux rend toute discussion oiseuse.

Les experts, qui ont étudié cette question aux États-Unis, affirment que l’on peut obtenir une reproduction parfaitement satisfaisante sans recourir à de grandes dépenses additionnelles ou à la modification des méthodes d’exploitation forestière. Dans toute méthode, la principale chose requise c’est l’utilisation clairvoyante, qui prévoit au renouvellement de la forêt par la mise en réserve d’arbres porte-graines, et la conservation des rejetons en les protégeant contre l’incendie. Pour le repeuplement du sapin Douglas, il faut l’abatage total et le brûlage des débris, afin de mettre à nu le sol minéral qui est le meilleur lit pour les semis.

Quant à l’utilisation, bien qu’il y ait maintenant beaucoup de gaspillage, la chose dépend grandement des marchés, et elle se réglera elle-même automatiquement, tel que cela s’est fait dans les autres parties plus anciennes du pays. En outre, la Division Forestière emploie tous les moyens dont elle dispose sous les conditions présentes, pour arriver à l’usage le plus économique possible, mais, dans une