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exploitants dans les bois, et leur aideront à l’exécuter, sans recourir à l’imposition de pénalités.


Imposition du Coût sur le Consommateur. — Puisque la loi de l’ébranchage des houppes atteint également les exploitants de bois d’œuvre et les exploitants de bois de pulpe dans les Adirondacks, on pourra peut-être supposer qu’avec le temps les frais additionnels seront naturellement comptés au nombre des dépenses totales, et que les prix seront augmentés aux scieries et aux pulperies, et qu’en dernier lieu ce sera le consommateur qui en supportera le fardeau. Cette supposition ne tient cependant pas contre le fait que les prix du bois de pulpe sont déterminés, non pas tant par les exploitants locaux, que par la concurrence d’autres sources d’approvisionnement qui existent ailleurs, principalement au Canada, où l’on n’exige pas l’ébranchage des houppes. On a fait remarquer aussi que le prix du bois de pulpe rendu à la pulperie est fixé par l’industrie du papier, et que le prix du papier est réglé par la concurrence qui existe dans tout le pays, de sorte qu’une affaire locale, telle que la loi de l’ébranchage des houppes dans l’état de New York, n’aura que peu ou point de portée, en ce qui regarde la question de faire payer au consommateur le coût de cet ébranchage. Il est donc probable, au moins pour le présent, que c’est le propriétaire foncier qui devra supporter le fardeau.


Mesures Protectrices sur les Terres du Gouvernement. — Lorsque le gouvernement d’un état, d’une province ou d’un pays tout entier est le propriétaire du sol, le particulier ne peut avoir raison de se plaindre de l’imposition de mesures destinées à la protection et à la perpétuation de la forêt. En effet, il prend nécessairement toutes les conditions en considération, lorsqu’il prépare le montant de sa soumission ou de son offre pour le privilège de l’abatage. En cas de renouvellement des permis, les conditions, nouvelles ou anciennes, sont encore étudiées avec soin, et les prix sont arrangés en conséquence, de sorte que le fardeau des mesures protectrices retombe sur le gouvernement, qui est le premier intéressé à la conservation de la forêt.


Élasticité de l’Application des Exigences de la Loi. — La loi de l’ébranchage des houppes, dans les Adirondacks, est inflexible quant aux mesures à prendre pour diminuer les dangers d’incendie inhérents aux exploitations forestières. On peut, avec beaucoup d’apparence de justice, prétendre que, en certaines circonstances, d’autres mesures, telles que la construction de lignes coupe-feux autour des forêts en exploitation et l’établissement de patrouilles seraient une somme de protection raisonnable. Mais nul officier administrateur n’a la liberté de choisir les moyens qu’il juge à propos pour faire face aux conditions