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débris arriveront à toucher le sol, et de cette manière leur décomposition aura pour résultat d’isoler le reste, de façon à ce qu’il n’y aura plus de grands dangers d’incendie.

Sur l’exploitation de trois années de la Santa Clara Lumber Company, les piles des houppes ébranchées se sont déjà aplaties sensiblement vers le sol, tandis que les houppes non ébranchées se tiennent encore au-dessus de la terre, supportées par les branches, sans apparence de changement, depuis qu’elles ont été abattues.

Sur l’exploitation de 21 années de la même compagnie, les houppes n’avaient pas été ébranchées. Cette opération ne comportait que du bois d’œuvre, et peu de troncs ont été coupés au-dessous de 8 à 10 pouces de diamètre. Plusieurs de ces houppes non ébranchées sont encore en l’air, supportées par les branches. D’un autre côté, plusieurs se sont rapprochées du sol, et d’autres ont disparu complètement. Les houppes couchées à terre ont encore des branches saines sur leur partie supérieure et leurs côtés. Le procédé de décomposition lente laisse sur l’extérieur de chaque rameau une sorte de mousse soyeuse qui attire le feu sur toute la longueur des branches.

On a constaté des états de choses semblables sur d’autres coupes visitées et l’on en a tiré des conclusions similaires. Ces exploitations sont les suivantes :

Sur la zone de Taggart Paper Co., près d’Otter Lake, des coupes ont été faites entre les années 1905 et 1910 ;

Sur la réserve Whitney, il existe des coupes faites il y a 9 ans et des coupes récentes ; on y voit aussi les traces de l’incendie du 20 mai 1911, dans l’ébranchage de 1909, et de celui de la même année dans la coupe non ébranchée de 1907.

Sur la zone de P. X. Blake, près de Joe Indian Pond, l’ébranchage de 1911 ; aussi sur la coupe non ébranchée de 1905 sur le terrain adjacent ;

Sur les ébranchages récents dans la réserve de Brandreth, et sur la zone de la Santa Clara Lumber Company, non spécifiquement mentionnée plus haut.


Conclusions. — Les conditions varient tant, comme on l’a déjà dit, qu’il n’est pas toujours sage de fixer, d’une manière positive, la rapidité avec laquelle les houppes ébranchées ou non ébranchées se décomposeront. On peut dire, cependant, d’une manière générale, que, dans la région des épinettes dans les Adirondacks, les houppes bien ébranchées et étendues sur le sol se décomposeront dans l’espace de 6 à 12 années, mais que les houppes non ébranchées exigeront de 12 à 30 ans pour disparaître. Les éléments qui concourent à la décomposition de ces débris ont déjà été mentionnés. Étant donné les mêmes conditions,