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évoluent seuls. Il a vu que si l’on additionne le venin de permanganate ou acide chromique en solution, celui-ci ne produit plus d’accidents locaux. Phisalix a isolé la substance qui détermine ces phénomènes et c’est elle qu’il désigne sous le nom d´échidnase.

Vallant, dans sa thèse, donne une bonne description de la lésion qu’il a observée chez les cobayes soit après l’injection de venin en solution glycérinée, soit après morsure par la vipère (ind. bibl. 8).

« Trois ou quatre heures après l’injection de venin, l’on constate dans la région inoculée un certain œdème. Au point même où l’aiguille a pénétré l’on trouve une petite tache brune dont l’étendue est variable, sans cependant dépasser la surface d’une pièce de 50 centimes. La consistance de la peau y est un peu plus ferme, elle est absolument terne et ses limites sont nettes. Dans les jours qui suivent, elle garde le même aspect sans jamais changer de couleur. L’œdème qui a apparu en même temps augmente et gagne les parties déclives, soit l’abdomen, soit les cuisses.

« Vingt-quatre heures après l’injection, on trouve une poche liquide, extrêmement mobile, qui se déplace aux moindres mouvements. Puis dans les jours qui suivent, sa consistance change, elle devient pâteuse, diminue de volume, se dessèche, une croûte noirâtre se forme, un sillon se creuse autour et l’eschare tombe. À sa place, on trouve une large perte de substance, nettement limitée dont les bords sont à pic et secs tandis que le fond est rosé, recouvert de sérosité. Petit à petit la cicatrisation se fait, mais il reste toujours une rétraction des tissus à cet endroit, qui peut aller jusqu’à limiter les mouvements d’un membre.