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Étonnez-vous après cela si les mariages se font plus rares, si les infanticides se multiplient ! L’homme, puisqu’il est rabaissé à l’animalité puisqu’il est le jouet fatal d’un chaos sans fin, a bien le droit, surtout celui qui, moins heureux que M. Clémenceau, n’a pas les aptitudes nécessaires pour se créer : bon feu, bon gîte, et le reste, a bien, dis-je, le droit ou de faire périr ses enfants déjà nés pour les mettre à l’abri de la souffrance, et à plus forte raison celui d’empêcher toute nouvelle naissance[1].

Il n’a fallu rien moins qu’une multiplication effrayante de ces crimes, joints aux sourds grondements et aux menaces du prolétariat pour forcer nos pédagogues officiels à se mettre à la recherche de l’âme rayée d’un trait de plume par la science matérialiste, sous prétexte qu’elle ne l’avait rencontrée ni sous son scalpel, ni au fond des creusets de ses laboratoires.

Le mal a été si grand, on a eu si bien le vertige de l’abime, qu’il n’y a pas lieu d’être surpris si les sciences mystiques, avec le spiritisme pour porte--

  1. Le secrétaire de l’Enfance de Londres, a fait à la Chambre des Lords, une déclaration que l’on devrait bien méditer : D’après ses dires, on compte chaque année, en Angleterre, plus de 1 000 enfants tués par leurs parents,qui veulent ainsi bénéficier de l’assurance qu’ils ont préalablement contractée en cas de décès de leurs enfants nouveau-nés. Que penser d’une Société où une pareille industrie se produit pour ainsi dire publiquement, et sur une aussi vaste échelle ?