Le spiritisme sortira-t-il triomphant des obstacles que lui suscitent les corps savants et les prêtres ?
Nous n’en doutons pas. Mais ce ne sera pas sans beaucoup de peine. Il faudra, pour atteindre ce beau résultat, que les spirites sortent de l’ornière où ils se sont embourbés ; qu’ils renoncent à leur sectarisme, à leur empirisme, et s’élèvent à la hauteur des idées qu’ils ont charge de défendre.
Il ne suffit pas de crier sans cesse Spiritisme ! spiritisme ! faut agir et conformer sa vie à ses doctrines !
Voyez ce qui est arrivé pour le magnétisme, ce « don de Dieu » comme l’appelait Lacordaire. Ce qu’il a produit jusqu’à notre génération, est bien peu de chose, relativement à ce qu’il aurait pu être, et cependant il a eu à son service de vrais apôtres. Malheureusement, s’ils étaient personnellement convaincus, ils ne s’inquiétaient pas toujours de convaincre les autres, en essayant de faire une véritable science de ce qui n’apparaissait que comme une collection de faits suspendus dans le vide. Les merveilleuses découvertes de Reichenbach étaient des quantités négligeables. Aujourd’hui même, les faits spiritiques, sont encore, pour la plupart des magnétistes des choses peu importantes…
Cette coupable négligence qui, peut-être, était ignorance, a rendu possible l’étranglement momentané du magnétisme par l’Académie de médecine (28 juin 1831).
