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événement malheureux fait plus souffrir que l’événement lui-même.

Cette nuit, mon oncle et ma tante jouèrent encore une fois au petit jeu des verges, mais cette fois-ci elle ne parvint à avoir qu’un seul enfilage du pasteur. Comme d’habitude, quand tout le monde fut couché, je me glissai pour aller passer la dernière délicieuse nuit avec les chères créatures avec lesquelles nous avions fait de si exquises orgies pendant les deux dernières années. Mes sœurs étaient rapidement devenues de jeunes femmes remarquablement belles, surtout Marie qui, ayant une année et demie de plus qu’Elise, était naturellement mieux formée, quoique Elise promît de devenir par la suite une femme des plus superbes, ce qu’elle devint réellement, et était aussi la plus lubrique des deux.

Nous passâmes la nuit dans les jouissances les plus raffinées, entrecoupées de larmes versées au sujet de mon départ, si bien que j’étais anéanti d’épuisement. Nous nous arrachâmes des bras des uns et des autres avec beaucoup de difficulté, et les trois créatures angéliques laissèrent leur porte ouverte afin de me voir plus longtemps ; deux fois m’étant retourné, je ne pus m’empêcher de revenir me jeter encore et encore dans leurs bras pour la dernière étreinte amoureuse ; mais comme toute chose humaine, cela eut une fin ; je regagnai mon lit et m’endormis profondément.

Il est inutile de raconter les larmes du départ le lendemain. Ma mère nous accompagna à la ville