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faisions des rêves fous sur ce que nous allions faire ; mais maman nous rappela à la réalité en nous informant que jusqu’à ma majorité, monsieur Nixon était le maître de nos destinées et qu’il était plus que probable qu’il insisterait pour m’envoyer à une école publique.

Cette nouvelle anéantit toutes mes espérances, car nous étions heureux de penser que nous serions plus libres, et maintenant il était probable que nos délicieuses orgies allaient toucher à leur fin. Nous échangeâmes de tristes regards en écoutant maman, et nous fûmes d’une humeur massacrante quand nous nous réunîmes dans la nuit dans la chambre de miss Frankland ; mais cette chère et tendre créature nous fit entrevoir l’espoir que si une séparation momentanée était nécessaire, c’était pour obtenir plus tard une réunion plus parfaite et plus sûre.

— Et pour dire toute la vérité, dit-elle, mon cher Charles, nous t’avons trop épuisé dernièrement et ta santé ne pourra que gagner à cette séparation, car j’ai remarqué dernièrement des symptômes qui indiquent que trois femmes c’est un peu trop pour toi seul. Je suis certaine que je resterai toujours l’institutrice de tes sœurs, et rapporte-t-en à moi pour les amuser à un point dont tu seras enchanté quand tu reviendras, ce qui aura lieu environ tous les six mois.

Pour nos passions amoureuses, six mois nous paraissaient une éternité. Les remarques de miss Frankland nous avaient un peu rassurés, et quoi-