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de faire semblant de tomber dès que nous serions en vue de quelqu’un et de dire qu’elle ne pouvait plus se remuer parce qu’elle avait heurté son genou dans sa chute.

Ce stratagème réussit admirablement. Miss Aline, ma mère, Marie nous regardaient venir. La chère Elise joua son rôle admirablement, on la vit tomber lourdement en poussant un cri. Tout le monde accourut, nous la relevâmes avec précaution sur ses pieds et l’aidâmes à arriver à la maison ; elle se plaignait de sentir une douleur à la cheville et au genou. Maman insista pour la faire coucher de suite et on lui appliqua des linges chauds et des compresses. Elise leur laissa faire tout ce qu’on voulut ; on la laissa bientôt reposer tranquille, ce qui la soulagea des pénibles sensations qu’elle avait endurées.

Le lendemain elle se plaignit d’une grande raideur, et boitait en marchant, quoique les linges chauds eussent empêché l’enflure ; nous pûmes ainsi éviter les observations et les soupçons de ce qui s’était réellement passé. Ce ne fut que trois jours