Page:Le procurateur de Judée - p30.jpg

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tirer par les pans de ma toge, par les courroies de mes sandales, pour réclamer, pour exiger de moi la mort de quelque malheureux dont je ne pouvais discerner le crime et que j’estimais seulement aussi fou que ses accusateurs. Que dis-je, cent fois ! C’était tous les jours, à toutes les heures. Et pourtant, je devais faire exécuter leur loi comme la nôtre, puisque Rome m’instituait non point le destructeur, mais l’appui de leurs coutumes, et que j’étais sur eux les verges et la hache. Dans les premiers temps, j’essayai de leur faire entendre raison ; je tentais d’arracher leurs misérables victimes au supplice. Mais cette douceur les irritait davantage ; ils réclamaient leur proie en battant de l’aile et du bec autour de moi comme des vautours. Leurs prêtres écrivaient à César que je

— 30 —