Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/68

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dont nous sommes aujourd’hui... Je ne veux rien dire de plus Je reprends ma discussion.

Il faut bien que MM. les jurés comprennent de quel côté est la vérité dans cette affaire, de quel côté on veut la lumière et de quel côté on ne la veut pas : cette lumière, il faut qu’on sache pourquoi, du côté des adversaires, on la refuse. Eh Lien ! je vous le répète, messieurs les jurés, s’il y a une question qui intéresse la défense nationale, nous ne l’aborderons pas plus que personne ; si le huis clos est nécessaire, on prononcera le huis clos, nous l’acceptons ; mais nous n’admettrons pas que, nous livrant en pâture à toutes les calomnies, à toutes les injures, on dise que nous ne sommes pas des patriotes, que nous sommes des hommes payés, quand nous livrons en somme, dans un procès de cette nature, une bataille dans laquelle nous engageons toute notre vie, tout notre honneur ; nous n’admettrons pas qu’on vienne dire que nous plaisantons et que nous méritons tout au plus le dédain — on verra plus tard si nous le méritons !

Encore une fois, je ne veux rien dire de plus. J’ai fait connaître avec beaucoup de réserve pourquoi M. du Paty de Clam doit être entendu ; MM. les jurés apprécieront et le pays avec eux.

Me Clemenceau. — J’estime qu’il y a pour entendre le colonel du Paty de Clam une raison qui pourrait peut-être nous réunir dans une même opinion : c’est que, dans le Code, il y a un article qui dit que tout témoin cité devant la Cour d’assises doit comparaître. Je demande à M. l’Avocat général, qui représente ici la Société, de vouloir bien s’associer à mes conclusions.

M. le Président. à M. l'Avocat général. — Vous n’avez rien à dire ?

M. le Président., à Me Labori. — Vous remettrez vos conclusions après l’appel des témoins.

LETTRES D’EXCUSE
D’un certain nombre de témoins (suite). — Incidents.

M. le Président. — J’ai reçu également une lettre du colonel de Ramel.

Me Labori. — Pas d’objection, monsieur le Président.

M. le Président. — J’ai reçu une lettre de Mlle Blanche de Comminges ; voici cette lettre :

Je suis trop souffrante pour pouvoir déférer à la citation comme témoin aux assises du 7 février. Ci-inclus le certificat du médecin. Je profite de l’occasion pour vous certifier que je ne connais ni M. Zola ni le gérant du journal l'Aurore. Je m’étonne d’avoir été citée à leur requête, etc...

Me Labori. — Monsieur le Président, il est probable que