Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/507

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Me Labori. — Monsieur le Président, je suis aux ordres de la Cour (Me Labori se dispose à lire des conclusions.)

M. le Président. — Oh ! vous voulez lire.

Me Labori fait un geste affirma tif et donne lecture des conclusions suivantes :

Conclusions
Plaise à la Cour :

Attendu que M. le Président a refusé, malgré la demande du défenseur de M. Emile Zola, de faire appeler les témoins Couard, Belhomme et Varinard, et a déclaré qu’il refusait de leur poser une question avant que celle-ci ait été formulée et alors que le défenseur la considérait comme nécessaire à la défense ;

Attendu qu’il s’agit, pour les concluants, d'interroger les dits témoins sur des interviews auxquelles ils se seraient prêtés dans la presse ; qu’il ne saurait donc être question de secret professionnel ni de huis clos ;

Par ces motifs,

Donner acte de ce que M. le Président a déclaré qu’il refusait de poser une question à MM. Couard, Belhomme et Varinard, alors que ladite question n’avait pas même été formulée ;

Ordonner que lesdits témoins seront entendus sur la question de savoir si ces interviews sont exactes et de leur fait.

M. le Président. — La Cour se retire pour délibérer.

(La Cour rentre au bout de quelques instants, pendant lesquels l'audience a été suspendue.)

M. le Président, à l'Avocat général. - Monsieur l’Avocat général, vous n’avez rien à dire sur les conclusions qui ont été prises ?

(M. l’Avocat général fait un signe négatif).

M. le Président lit l'arrêt suivant

Arrêt
La Cour,

Considérant qu’aux termes de l’article 270 du Code d'instruction criminelle, le Président devra rejeter tout ce tendrait à prolonger les débats sans donner lieu d’espérer plus de certitude dans le resultat ;

Considérant que les témoins Couard, Varinard et Belhomme qui avaient refusé de déposer, ont été autorisés par l'arrêt en date de ce jour à se retrancher derrière le secret professionnel ;

Considérant que la confrontation sollicitée pair la défense et la question, telle qu’elle est indiquée par les conclusions, ne serviraient