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quemment sous différentes mains ; mais il y avait de sérieuses dissimilitudes, dissimilitudes que j’ai notées dans mon rapport. En présence de ces dissimilitudes, je conclus que rien n’autorisait à attribuer ce bordereau à l’une ou à l’autre des personnes soupçonnées.

M. le Président, à l'huissier audiencier. — Appelez un autre témoin.

DÉPOSITION DE M. GOBERT
Expert de la Banque de France et de la Cour d’appel de Paris.

(Le témoin prête serment.)

Me Labori. — Monsieur le Président, voudriez-vous demander à l’honorable M. Gobert s’il pourrait nous parler des différents incidents qui se sont produits au cours de l’information de l’affaire Dreyfus entre lui et M. du Paty de Clam ?

M. Gobert. — Au cours de l’information, il ne s’est produit aucun incident entre moi et le commandant du Paty de Clam : il y a eu au Conseil de guerre un petit incident dont je ne vois guère l’intérêt actuellement.

Me Labori. — Cependant, monsieur Gobert ?

M. Gobert. — Je suis à vos ordres, monsieur le défenseur ?

M. le Président. — Mais, c’était à buis clos ?

M. Gobert. — Oui, monsieur le Président.

Me Labori. — Je voudrais demander à M. Gobert, et je m’attends bien à la réponse, de nous faire connaître les conclusions de son rapport dans l’affaire de 1894 ?

M. le Président. — Non, le témoin ne peut pas répondre.

Me Labori. — Ce que je tiens à ce que MM. les jurés sachent, c’est que M. Gobert a conclu dans le même sens que M. Pelletier.

DÉPOSITION DE M. COUART
Archiviste du département de Seine-et-Oise, expert en écritures près le Tribunal de Versailles.

(Le témoin prête serment.)

Me Labori. — Monsieur le Président, voulez-vous demander à M. l’expert quelle est la question exacte qui lui a été posée dans le procès Esterhazy, en 1898, en ce qui concerne l'écriture ?

M. Couart. — Ai-je le droit de répondre en ce qui concerne l’affaire Esterhazy ? Car nous avons intenté un procès à M. Zola en police correctionnelle et nous le maintenons actuellement...

Me Clémenceau. — Mais même en Cour d’assises, nous avons