Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/474

Cette page n’a pas encore été corrigée

M. Teyssonnières. — Vous exagérez la chose…

Me  Labori. — Permettez, monsieur Teyssonnières, ce n’est pas a vous que ma question s’adresse.

M. Trarieux. — C’est incontestable, vous trouverez cette constatation dans le rapport de M. Ravary; M. Ravarv lui-même signale qu’il y a des dissemblances, mais qu’elles étaient volontaires.

M. Teyssonnières. — Ce n’est pas dans mon rapport

Me  Labori. — Maintenant, je demande si M. Teyssonnières les reconnaît.

M. Teysonnières. — Je ne parle jamais, dans mes rapports, des dissemblances.

M. Trarieux. — Il est bon d’en parler quand elles existent.

M. Teyssonnieres. — Parce que si je trouvais des dissemblances je déclarerais que les pièces ne correspondent pas voila tout.

M. Trarieux. — Vous ne pouvez pas dire que vous n’avez pas trouvé de dissemblances avec moi, car vous mêmes avez expliquées.

M. Teyssonnières. — Je ne dis pas le contraire... II y a dans mon rapport une simple phrase, mais cette phrase, est un correctif de l’alinéa suivant.

Me  Labori. — Il s’agit de savoir si M. Teyssonnières reconnaît que l'auteur du bordereau, en écrivant, a volontairement dissimulé son écriture?

M. Teyssonnières. — Je n’ai pas dit cela dans mon rapport.

M. Trarieux. — M. Teyssonnières vient de le reconnaître il est inutile de le lui faire dire de nouveau.

Je n’ai pas assisté à la déposition de M. Teyssonnières mais on m'a dit que M. Teyssonnières, dans sa déposition, indique qu'il existait, entre les photographies du bordereau et les facsimilés des reproductions qui ont été faites, et sur lesquelles j'aurais pu comparer l’écriture du commandant Esterhazv des différences telles que ces dissemblances paraissaient indiquer des taux, — c'est du moins ce qu’on m’a dit. — S’il a dit cela, je tiens a apporter mon appréciation personnelle.

J'ai vu les reproductions photographiques, et j’affirme que la reproduction du Matin, — je ne parle pas de toutes les autres reproductions qui ont pu être faites ensuite, j’affirme que la reproduction du Matin, qui doit être une reproduction sur cliché, ressemble autant que possible au fac-similé photographique que j'ai vu, voilà ce que je puis affirmer. Et c’est sur la reproduction du Matin que mes comparaisons se sont faites, se sont établies. Voilà ce que je puis dire.

M. Teyssonnières. — J’ajoute que le Matin, dans sa première édition, a reproduit suffisamment bien le bordereau : seulement, voilà pourquoi je demandais s’il y avait un imprimeur ici... Lorsqu’il se trouve un délié filiforme — je demande pardon d'entrer dans des détails techniques, mais tout le monde