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M. Yves Guyot. — Oh! monsieur le Président, vous voyez que je n’ai pas prononcé un mot sur l’affaire Dreyfus, et lorsque j’ai parlé de M. Bertillon je me suis contenté de dire « cause célèbre».

M. le Président. — C’est en raison de la dernière question qui vient d’être posée que je vous ai fait mon observation.

M. Yves Guyot. — Monsieur le Président, vous pouvez être sûr que je ne parlerai pas de l’affaire Dreyfus.

Dans la phrase du rapport de M. le commandant Ravary, qu’a lue Me  Laborie, il y a des choses multiples.

Me  Labori me demande ce que je pense des machinations, etc. Quant à moi, je déclare que je n’ai connu aucune espèce de machination.

J’ai vu, pour la première fois depuis le commencement de cette affaire, M. Scheurer-Kestner il y a une quinzaine de jours seulement, et il est évident que les nombreuses personnes qui ont signé les listes de protestation n’étaient pas non plus en rapport les unes avec les autres. Par conséquent, au point de vue des machinations, je ne comprends pas bien.

Quant à la « douloureuse impression », cette douloureuse impression, mais je viens de vous l’indiquer tout à l’heure, je vous la donnais en disant que l’on a considéré, dans tous les milieux où l’on réfléchit froidement et tranquillement, on a considéré que, dans l’affaire Esterhazy, il n’y avait pas eu d’accusateurs, mais qu’il n’y avait eu en vérité que des défenseurs de l’accusé.

M. le Président. — Maître Labori, vous n’avez plus de questions?

Me  Labori. — Non, monsieur le Président.

M. le Président. — Monsieur Yves Guyot, vous pouvez vous asseoir.

DÉPOSITION DE M. TEYSSONNIÈRES
expert écrivain.

(Le témoin prête serment.)

M. le Président. — Maître Labori, quelle question désirez-vous poser?

Me  Labori. — Monsieur le Président, M. Teyssonnières a eu, comme expert, à s’occuper de l’écriture du bordereau qui a été versé en 1898 dans l’affaire Esterhazy et qui est le même que le bordereau de l’affaire Dreyfus, dans laquelle M. Teyssonnières était expert. Je désirerais que M. Teyssonnières voulût bien nous dire ce qu’il pense de celte écriture ou de ce bordereau.

M. le Président. — M. Teyssonnières n’a pas été expert dans l’affaire Esterhazy.

Me  Labori. — Non, monsieur le Président; c’est à titre de simple témoin qu’il est ici, comme M. Bertillon. Il se trouve qu’il a connu le bordereau, qu’il a fait une expertise, et, comme