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Me  Labori. — Je ne peux dire à MM. les jurés qu'une chose : l’accusation de 1894, la voilà!

Et maintenant j’ai fini avec ce témoin!

M. le Président. — Nous ne connaissons pas l'affaire de 1894; aucun de nous n’avait le dossier.

Me  Labori. — Il y a une charge : le bordereau; et voila l’expert, voilà le principal expert!

M. le Président, aux défenseurs. - Il n’y a plus de questions?

Me  Clemenceau. — Oh non!

Me  Labori. — Oh non!

M. le Président, au témoin. — Vous pouvez vous asseoir.

DÉPOSITION DE M. HUBBARD
Avocat, Député.

(Le témoin prête serment.)

M. Le Président. — Maître Labori, quelle question?

Me  Labori. — Monsieur le Président voudriez-vous être assez bon pour demander à M. Hubbard s'il n’a pas eu avec M Bertillon une conversation qu’il serait intéressant de rapporter à MM les jurés et qui, d’ailleurs, pourrait se rattacher à l’affaire Esterhazy?

M. Le Président. — Pourrait?

Me  Labori.Qui se rattache à l'affaire Esterhazy.

M. le Président. — Vous entendez la question? Ne parlez Pas de l'affaire Esterhazy.

M. Hubbard — Messieurs les jurés, voici ce que j'ai à vous dire : Je ne me suis jamais occupé du procès de 1894, malgré ce qui a pu être dit à cette époque, au moment du procès, par le général Iung, qui se plaignait de 1'attitude du Ministre de la guerre et la jugeait très sévèrement.

Très exactement, le 15 novembre, le dimanche 15 novembre 1896 mon cousin germain, M. Alphonse Bertillon, est venu me voir après m’avoir préalablement fait demander un rendez-vous, et il a tenu à ce moment-là expressément à me mettre moi-même au courant de certains détails au sujet de son expertise d’écriture et de ce qu’on pouvait dire sur le bordereau qui venait de paraître dans le journal le Matin quelques jours auparavant.

J'ai accepté très volontiers d’entendre ce que mon cousin avait à me communiquer, d’autant plus qu’il était très loin de me demander un secret quelconque et qu’il cherchait à me demander à moi-même certaines opinions sur des faits appréciés de différentes façons dans le public.

Mon cousin, à cette époque, m’a fait le long exposé que vous connaissez en partie par la déposition de M. Bertillon, que je n'ai pas bien saisi dans tous ses détails, sur son plan, le