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qu’il est devenu: je ne l’ai jamais vu, le colonel Sandherr m’en a parlé une lois seulement, le 16 décembre 1894.

Voilà exactement l’histoire de ce fameux dossier qui, d’après certaines publications, avait couru par le monde, à droite, à gauche, avait été communiqué par-ci, par-là. Voilà ce qui s’est passé!

M. le Président. — Il n’y a plus de questions à poser?

Me Labori. — Non, monsieur le Président.

M. le Président. — Vous pouvez vous asseoir.

M. le général Gonse. — J’avais un mot à dire, monsieur le Président, pour la remise de ce dossier.

Je ne sais pas si on s’est bien expliqué sur le moment où on m’a remis le dossier

M. le Président. — A quelle époque vous l’a-t-on remis ?

M. le général Gonse. — Je suis allé le reprendre, comme le disait le colonel Henry, quelques jours après qu’il m’a eu parlé de la conversation qui avait eu lieu entre le colonel Picquart et un tiers — il ne m’avait pas dit le nom. — Je suis allé chez le colonel Picquart pour lui demander de me remettre ce dossier. Ceci se passait trois ou quatre jours avant le départ du colonel Picquart; le colonel Picquart étant parti le 16, cela se passait à partir du 12 ou 13. Voilà quels sont mes souvenirs à ce point de vue-là, et je suis bien aise de compléter ma déposition sur ce sujet.

M. le Président. — Vous pouvez vous retirer.

Me Clémenceau. — M. le colonel Picquart fait signe qu’il voudrait répondre.

M. le Président, au colonel Picquart. — Vous voulez répondre ?

M. le colonel Picquart. — Non, non.

M. le Président. — Faites venir le témoin suivant.

DÉPOSITION DE Me DEMANGE

Avocat à la Cour d’appel.

M. le Président. — Maître Labori, quelle est la question ?

Me Labori. — Maître Demange voudrait-il nous dire ce qu’il sait de 1 affaire Esterhazy et de toutes questions qui pourraient s’y rattacher, au point de vue de la bonne foi de M. Zola dans l’affaire Esterhazy ?

M. le Président, au témoin. — Voulez-vous ne nous parler que de l’affaire Esterhazy, rien que de l’affaire Esterhazy, pas d’autre chose ?

Me Demange. — Pardon, je n’entends pas.

M. le Président. — Voulez-vous nous parler de la bonne foi de M. Zola relativement à l’affaire Esterhazy, pas relativement à d’autres affaires ?

Me Demange. — Parfaitement, monsieur le Président.