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matériel de vous assurer que ce pli ne serait pas ouvert ? Quel était ce moyen matériel ?

M. le Président, au témoin. — Est-ce que vous n’aviez pas l’habitude de mettre votre signature sur les plis que vous ne vouliez pas qu’on ouvrît ?

M. le colonel Henry. — Non, Monsieur le Président.

Me Clémenceau. — Le témoin n’avait pas l’habitude de faire cela ?

M. le colonel Henry. — Non.

M. le Président. — Cependant, un des témoins nous a dit hier...

Me Labori. s’ adressant au Président. — Pardon ! Permettez moi d’intervenir pour demander que la question soit posée comme nous le demandons, parce que nous arriverons à une contradiction si le témoin n’est pas prévenu à l’avance. Je proteste, il en a déjà été trop dit. Je demande que la question soit ainsi posée : M. le colonel Henry l’a-t -il fait une fois ?

Me Clémenceau. — Un mot : je crois que la loi, en exigeant que les témoins soient entendus isolément, les uns après les autres, en ordonnant que les témoins n’assistent à aucune partie des débats avant d’avoir déposé, a voulu assurer qu’à aucun point de vue...

M. le Président. — Quand vous aurez fini de poser vos questions, je ferai venir qui bon me semblera.

Me Labori. — Moi, je demanderai acte à la Cour de ce qu’une question posée par l’un de nous a été transformée par M. le Président avant d’être transmise.

M. le Président. — Je ne transforme pas la question, je la dis à votre témoin, et personne n’a à y contredire ; les questions que je pose, j’en suis maître absolu, il n’y a pas de conclusions à poser là-dessus. Je poserai les questions comme mon devoir et comme ma conscience me le feront faire. Maintenant personne n’a rien à dire ni d’observations à faire.

Continuez vos questions.

Me Clémenceau. — Monsieur le Président, je ne pense pas que votre observation s’adresse à moi.

Me Labori. — Si elle s’adresse à moi, je vais répondre, je demanderai la parole.

M. le Président. — Vous n’avez pas à répondre. Vous n’avez pas la parole.

Me Labori. — Me Clemenceau fait une distinction.

Me Clémenceau. — Il n’y a aucune distinction à faire entre la défense, ou du moins, je l’estime ainsi.

J’ai dit, et j’ai voulu dire — car je tiens à maintenir ce que j’ai voulu dire — qu’en l’espèce, je supposais que l’observation de M. le Président ne pouvait pas s’adresser à moi, parce que M. le Président m’avait autorisé à poser des questions au témoin.

M. le Président. — Je vous y autorise encore.

Me Clémenceau. — Voilà qui est entendu ; mais si vous ne me