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Me Labori. — Mais, quel était alors le grade de M. le colonel Henry ?

M. Le colonel Henry. - Chef de bataillon

Me Labori. — Sous les ordres de qui e était-il ?

M. le colonel Henry. - Sous les ordres du colonel Picquart. Pas à ce moment, puisque j’étais en permission.

Me Labori. — Le chef du service était M. Picquart. Far conséquent, si j’ai bien compris, M. le colone Picquart, qui était le chef du service, a demandé à M. Gribelin, qui était sous ses ordres comme M. le commandant Henry lui-même de lui remettre en ouvrant l’armoire avec la clé, c’est-à -dire dans les conditions les plus naturelles, un dossier qui était dans le service de M le colonel Picquart ? C’est bien cela ?

M. le colonel Henry. - Parfaitement. Si j’avais été présent, j’aurais fait observer au colonel Picquart que ma consigne, consigne que m’avait donnée du reste le colonel Sandherr, consigne en ceci : que je ne devais donner ce dossier à qui que ce soit pour en prendre connaissance, qu’en présence du sous-chef d’état-major, du chef d’état-major et de moi.

M. le Président. - C’est M. le colonel Sandherr qui avait donné les ordres. Il est mort, je crois.

M. le colonel Henry. - Il était malade ; il n’avait plus sa connaissance.

Me Labori. - Dans ces conditions, M. le colonel Sandherr avait été remplacé par M. le colonel Picquart. Mais M. le colonel Henry invoque contre M. le colonel Picquart, son chef alors, une consigne qui aurait été donnée par son chef antérieur ; c’est bien cela ? Monsieur le colonel Henry voudrait-il nous dire qui a succédé aux bureaux de la guerre au colonel Picquart ?

M le colonel Henry. - Le successeur du colonel Picquart est le général Gonse, sous-chef d’état-major général, car c'est au général Gonse que le colonel Picquart a remis son service lorsqu’en 1897, au mois de novembre, il est parti en mission.

Me Labori. - Qui est-ce qui est actuellement, dans le service, sous les ordres du général Gonse ?

M. le colonel Henry. — Moi.

Me Labori. — Merci.

RAPPEL DE M. LE GÉNÉRAL GONSE

M. le Président, cherchant du regard dans la salle. — M. le général Gonse ? à Me Labori : Vous n’avez plus de questions a poser à M. Henry ? Me Labori. — Si, monsieur le Président.

(M. le général Gonse arrive à la barre)

M. le Président. — Monsieur le général, vous venez d’entendre la déclaration de M. le colonel Henry. Ce qu'il a dit est bien exact ?