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Castro soupçonnait que M. Esterhazy fût l’objet de quelque suspicion à cet égard ?

M. de Castro. — Non, absolument pas... Huit ou dix jours après...

Me Labori. — Le témoin n’a-t-il pas reçu de lettres de menaces ?

M. de Castro. — Non, pas de lettres... ; j’ai reçu un jour une carte-télégramme. Si M. le Président le désire, je la déposerai.

M. le Président. — Non ; mais qu’y avait -il sur cette carte ?

M. de Castro. — C’est une menace : « Si c’est vous qui avez déposé les lettres dont le Paris indique les initiales J. D. C., vous paierez cher votre infamie. »

M. le Président. — Est-ce que cette écriture ressemblait à celle du commandant Esterhazy ?

M. de Castro. — Non, c’était une écriture contrefaite. Rien n’indique de qui vient cette dépêche ; la dépêche n’est pas signée et l’écriture est toute autre que celle du commandant Esterhazy.

Me Labori. — C’est une écriture déguisée.

M. le Président. — Vous n’avez pas d’autre question à poser au témoin ?

Me Labori. — Non, monsieur le Président.

M. le Président. — Pouvez-vous faire entendre un témoin dont la déposition soit courte ?

Me Labori. — Non, monsieur le Président ; je ne vois à faire entendre que des témoins qui vont nous retenir longtemps ou d’autres qui vont faire de nouveaux incidents... Je suis convaincu que la Cour va faire des objections sur un grand nombre de questions que j’aurai à poser, et, d"ici demain, mon intention est d’arrêter très nettement un questionnaire pour l’insérer dans des conclusions, le cas échéant... Je préparerai aussi des motifs de conclusions, de façon que la Cour puisse statuer tout de suite dans le cas où elle se refuserait à poser les questions que je lui soumettrai.

Nous pouvons ou entendre ce soir M. Trarieux ou remettre son audition à demain.

M. le Président. — Nous l’entendrons demain au début de l’audience.

L’audience est levée.