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C’est l’origine du diapré, c’est-à-dire un simple ornement n’impliquant aucune idée de couleur correspondante (D). »

« Où ai-je donc lu que l’on peut ajouter le diapré parmi les couleurs du blason ? (E) »

« N’approfondissons pas. » (F).


« Paillé. — Voir Diapré. »


(A). — On ne voit pas pourquoi il ne serait pas loisible de damasquiner sur du métal ou de broder sur une étoffe aussi bien des animaux que des fleurs. On n’a jamais songé, que nous sachions, à établir des catégories de figures pouvant ou ne pouvant pas entrer dans la composition des broderies.

Dans la préface de son livre, M. de Foras dit que pendant plus de trente ans il a fait du Blason en théorie et en pratique, par la plume et par le pinceau, qu’il a lu et analysé tous les ouvrages spéciaux qu’il a pu se procurer pour arriver à condenser ses observations en un seul, volumineux et d’un grand luxe. Il a surtout compilé les anciens traités de Vulson, de Palliot et de Menestrier qui résument tous leurs devanciers.

En première ligne, il met Palliot (1608-1698), et en seconde ligne, le Père Menestrier (1631-1705), savant jésuite, qui a écrit plusieurs ouvrages sur le Blason.

Mais il faut rendre à chacun ce qui lui est dû. L’inspirateur de Palliot fut son parent et ami, Louvan Gelliot, avocat au Parlement de Dijon, qui, en 1635, publia l’Indice armorial ou sommaire explication des mots usitez au blason des armoiries. Palliot donna, en 1661, une seconde édition de ce livre augmentée de texte et enrichie de plus de 6.000 écussons.

Or, voici ce que dit Gelliot : « Diapré, figuré et tracé à fantaisie d’un compartiment de fleurs qui ne soit que d’un émail. D’autres en lieu de fleurs y mettent des animaux. »

« Yvain le Avoustre, Chevalier de la Table Ronde, portoit : d’or diapré d’aiglettes et lyons de gueules membrez et armez de sable. »

Ces animaux, au nombre de neuf, sont entourés d’annelets qui se touchent et remplissent complètement l’écu. Celui-ci, tel