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De l’ennemi vainqueur !

GENEVIÈVE, accourant tout effrayée.

V’là les cosaques !…

TOUTES, poussant un cri.

Ah !

(Elles se jettent toutes en masse sur un des côtés du théâtre.)
CHARLOTTE.

Geneviève… es-tu bien sûre de ce que tu dis…

GENEVIÈVE, la prenant par la main et la conduisant vers la grande porte au fond.

Tiens, regarde là-bas ! cette poussière, ces armes qui brillent…

CHARLOTTE, regardant.

Ah ! mon Dieu, oui… je vois des hommes à cheval avec de grandes lances.

(Cris dans le lointain.)
GENEVIÈVE.

Ils poussent des z’houras, nous sommes perdues !…

CHARLOTTE.

Pas encore… (Saisissant les pistolets qui sont sur une table). À moi, celles qui ont du cœur… C’est au tour des femmes, maintenant, entrez dans la maison, prenez les pelles, les pincettes, les chenets, les bûches… tout ce qui tombera sous la main… et préparez-vous à bien recevoir ces coquins-là !…

GENEVIÈVE.

Mais, Charlotte, tu vas toutes nous faire tuer…

CHARLOTTE.

C’est par moi qu’ils vont commencer, car je me nomme votre général, et je me mets à l’avant-garde. (Elle se place près de la grande porte. Nouveaux cris prolongés et plus près.) L’ennemi ap-