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Scène XI

CÉSAR, CHARLOTTE, entrant sans voir César.
CHARLOTTE.

Ouf ! j’ai joliment couru tout d’même… cet imbécile de César avait déjà alarmé la maison sur mon compte… heureusement, j’ai rencontré mon père et ce bon Julien… et je les ai rassurés… (Apercevant César). Tiens… qu’est-ce qu’il fait donc là ! (Elle va lui frapper sur l’épaule : il fait un mouvement de frayeur). Dites donc, cousin.

CÉSAR, avec effroi.

Hein… qui va là !… oh ! Dieu !… Charlotte, que c’est bête de faire des peurs comme ça. Je vous ai prise pour un baskir…

CHARLOTTE.

Est-ce que vous n’allez pas rejoindre les autres ?

CÉSAR.

Pourquoi faire, puisque vous v’là saine et sauve.

CHARLOTTE.

Ah ! mon père a dit qu’ça n’faisait rien… qu’il voulait aller reprendre nos provisions, et délivrer ce pauvre Godeau qui est bien décidément prisonnier.

CÉSAR.

Qu’est-ce que ça me fait que Godeau soit prisonnier ? est-ce que je dois quelque chose à Godeau ? qu’y-a-t-il de commun entre Godeau et moi ?…

CHARLOTTE.

Tenez, M. César, vous ne serez jamais qu’un poltron, et comme Julien ne vous ressemble pas, je vous préviens que je ferai mon possible pour l’épouser…

CÉSAR.

Charlotte, ne m’exaspérez pas, vous me feriez