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Scène X

CÉSAR, entrant grotesquement armé, et tenant une longue broche à la main.

Me voilà, me voilà ! où sont-ils, ces infâmes brigands, que je les passe au fil de ma broche… comment ! ils sont partis, sans moi… tiens, tiens, tiens… (Il s’assoit). Quelle infamie que la guerre, pourtant, quand je pense que, peut-être en ce moment, ma jeune fiancée… brrrr… j’en ai la chair de poule. (Il prend une bouteille qui est sur la table et se verse un verre de vin). Je suis au désespoir, c’n’est pas que je doute de sa vertu.

Air : De par la loi. (Un de plus).

Je ne crains rien, bis.
Si quelqu’un attaque ma belle,
Sa vertu se défendra bien,
Charlott’me s’ra toujours fidèle,

(La flûte imite le cri du coucou.)
Je ne crains rien, bis
DEUXIÈME COUPLET.
Je ne crains rien, bis

Que vingt galants lui fassent fête,
Je m’dirai son cœur est mon bien,
Allez, messieurs ; moi, pour ma tête,
Je ne crains rien, bis

Mais il ne s’agit pas d’s’endormir, partons… ah ! que j’suis bête… et mes pistolets qui ne sont pas chargés. (Il le charge). Ils sont très bien travaillés, ces pistolets-là… ils doivent être d’une bonne fabrique. (Lisant sur la batterie). « Maubeuge, 1812 ».