Page:Le père Latuile, ou Le cabaret de la barrière Clichy, 1836.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 18 —

s’étaient cachés derrière un poirier, et ils sont tombés sur nous comme la grêle…

LATUILE.

Et ma fille, Charlotte ?

CÉSAR.

C’est là l’horrible de l’histoire… Charlotte a disparu.

JULIEN, s’élançant sur lui.

Misérable ! et tu ne l’a pas défendue…

CÉSAR.

Hein ? qu’est-ce que c’est ?… le brasseur, mon rival, voulez-vous bien me laisser, brasseur… est-ce que nos affaires de ménage vous regardent ?

LATUILE.

Ma fille au pouvoir de l’ennemi !

CÉSAR.

Allons ! qui est-ce qui vous dit ça, père Latuile, laissez-moi donc finir… je disais donc qu’ils étaient plus de cinq cents à notre poursuite, les musulmans… Vous sentez bien que je ne me suis pas amusé à les attendre…Charlotte s’est sauvée de son côté, Godeau du sien, et, ma foi, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus… quant aux comestibles, par exemple, je suis bien sûr qu’ils sont flambés, car nous les avons laissés au milieu de la route.

LATUILE.

Ah ! c’est comme ça… eh bien ! nous allons leur tailler des croupières aux cosaques… et, cette fois, je ne m’amuserais pas à faire le coup de poing avec eux… Ah, ces gueusards-là viendraient à notre barbe nous faire des prisonniers, et nous le souffririons…

TOUS.

Non ! non ! non !