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Air : Je n’ai pas vu ces bosquets de lauriers

Gorgés par lui de richesse et d’honneurs,
Sourds à la voix de la reconnaissance ;
Ils l’abandonn’t dans ses jours de malheur.
A l’étranger, ils veul’nt livrer la France,
Mais ces infâm’s qui vendent leur pays !
Plus tard, crois-en ma prophétie,
Seront chassés par ceux qu’ils ont trahis
Et méprisés par ceux qu’ils ont servis !
Les traîtres n’ont plus de patrie !


Scène IX

les mêmes, CÉSAR. Il accourt en désordre et l’air effaré, il a un œil poché et son habit n’a plus qu’une basque.
CÉSAR

Au secours, au secours !… Ah, c’est vous, mon oncle, je tombe dans vos bras…

LATUILE

Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

CÉSAR

Je dois être blessé, mutilé, défiguré… faites-moi respirer quelque chose de fort ; du vinaigre à l’estragon, de la moutarde.

LATUILE

Ah ça, nous diras-tu pourquoi ces cris, cette frayeur ?

CÉSAR

Les cosaques, mon oncle.

LATUILE

Encore…

CÉSAR

Toujours… ils étaient au moins quarante-trois, sans compter les chevaux, les monstres