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jourd’hui ce n’est plus ça… je viens avec des confrères du faubourg Saint-Antoine donner un coup de main aux amis, et on verra si les brasseurs sont faignants.

LATUILE

Et moi, qui t’accusais…

Air de l’Artiste
Viens vit’que je t’embrasse

Viens, mon pauvre Julien…
Ma colère s’efface,
Et mon cœur comprend l’tien…
Moque-toi de la mitraille
J’taim’rai comme autrefois,
Si tu r’viens d’la bataille
Avec un’jambe d’bois.

JULIEN

Merci, mon oncle… je tâcherai de bien me battre, et de rester au grand complet.

LATUILE

Ah ! ça, tu crois donc que les Parisiens se défendront.

JULIEN

Dam ! mon oncle, si on les secondait ; mais il y a du louche…

LATUILE

Que veux-tu dire ?

JULIEN

On parle de trahison… déjà les braves jeunes gens de l’École polytechnique qui se font tuer aux buttes St-Chaumont, ont reçu des cartouches de son, on dit que plusieurs chefs de l’armée parlent de capituler et de prononcer la déchéance de l’Empereur.

LATUILE, avec colère.

Les misérables !