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garçon, tandis que votre protégé César n’est qu’un sournois, poltron et intéressé.


Scène VI

les mêmes, CÉSAR, un Garçon, portant des provisions
CÉSAR

Place, place, voilà de quoi garnir la cantine…

LATUILE

Allons, dépêche-toi de partir.

CÉSAR

Comment, mon oncle, vous y tenez absolument ; mais si je rencontre les cosaques ?

LATUILE

Il n’y a pas de risque qu’ils reviennent se frotter par ici !

CHARLOTTE

Tenez, mon père, pour lui prouver qu’il n’y a pas de danger, si vous voulez, j’irai jusqu’au chemin de la révolte.

LATUILE

Voyez-vous la petite gaillarde, ne fais pas d’imprudence, au moins.

CÉSAR

Ah ! bien ça va… nous jaserons, nous batifolerons, et, si l’ennemi se présente à nous, vous me… c’est-à-dire non, je vous défendrai. (Au garçon). Allons, aide-moi, Godeau. (Il met sur sa tête un panier de provisions). Tu nous accompagneras aussi, toi, Godeau, ça fait que nous serons en forces. (Fausse sortie). Ah ! dites donc, père Latuile, je fais une réflexion…

LATUILE

Qu’est-ce que c’est encore ?

CÉSAR

Une réflexion politique. Si nous sommes conquis, nous ne serons plus français.