blessés… et vous leur donnez du vin. (Il regarde le cachet d’une bouteille vide.) Du vin à vingt encore… C’est un contresens… Charlotte… donnez-leur de la tisane… du coco… de l’eau panée… tout ce que vous voudrez… mais pas de spiritueux… Je vous le demande au nom de la patrie…
Je suis bien bonne de vous écouter… Mon père m’a donné ses ordres, et je m’y conforme…
Permettez, Charlotte… je puis bien prendre nos intérêts, puisque nous allons nous marier.
Oui, compte là-dessus.
J’ai la parole de mon oncle Latuile… Je sais bien que vous auriez peut-être préféré notre cousin mutuel… Julien, le brasseur… Ah dam ! c’est un faraud… un mirliflor… qui vous a, le dimanche, les gants bleus et l’habit gris… le pantalon de tricot collant ; mais ça ne l’empêche pas d’être fièrement enfoncé dans l’esprit de votre père.
Pauvre Julien !…
Oui… plaignez-le… un jeune homme qui tombe à la conscription, et qui ne rougit pas de s’acheter un remplaçant… au lieu de marcher lui-même… Ah ! fi !… c’est petit… c’est mesquin… c’est peu français.
Vous savez bien que Julien ne pouvait quitter