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quait une quantité de baraques propres à favoriser les assiégeans. Il fallut nettoyer ces dehors, détendre les tentes, brûler les baraques ; ces mouvemens ne purent se faire sans essuyer bien des décharges de la part des sauvages, toujours attentifs à profiter des avantages qu’on leur donne. Leur feu aurait été bien plus meurtrier, si un autre objet n’eût attiré une partie de leur attention. Des troupeaux de bœufs et de chevaux, qu’on n’avait pas eu le temps de mettre à couvert, erraient dans les bas-fonds, situés au voisinage du fort. Les sauvages se firent d’abord une occupation de donner la chasse à ces animaux ; cent cinquante bœufs tués ou pris, et cinquante chevaux furent d’abord les fruits de cette petite guerre ; mais ce n’était là que comme les préliminaires et les dispositifs du siège.

Le fort George était un carré flanqué de quatre bastions ; les courtines en étaient fraisées, les fossés creusés à la profondeur de dix-huit à vingt pieds, l’escarpe et la contre-escarpe étaient talutées de sable mouvant ; les murs étaient formés de gros pins terrassés et soutenus par des pieux extrêmement massifs, d’où il résultait un terre-plein de quinze à dix-huit pieds qu’on avait eu soin de sabler tout-à-fait. Quatre à cinq cens hommes le défendaient à l’aide de dix-neuf canons, dont deux de trente-six, les autres de moindre calibre, et de quatre à cinq mortiers. La place n’était protégée par aucun autre ouvrage ex-