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le mécanisme du toucher

Coordonner dans l’exécution des attaques successives ou simultanées les dispositions des contacts par la diversification de la pose des doigts : coordonner les mouvements glissés en les faisant correspondre aux dispositions des contacts, sont des problèmes nouveaux qui peuvent sembler insolubles.

On ne s’imagine guère que notre conscience elle-même est transformée par le caractère scientifique de l’étude : nous arrivons à percevoir avec précision les phénomènes les plus divers par le fait de les déduire les uns des autres. Aussitôt que nous communiquons aux contacts la même direction qu’aux mouvements, la route à suivre devient très aisée ; nous glissons sur les rails minuscules dont la nature a muni les doigts, et rendons par ce moyen nos mouvement glissés plus conscients, et nos sensations tactiles plus intenses.

Pour conserver aux doigts certaines poses déterminées, nous devons subordonner notre action au mécanisme physiologique qui régit leurs mouvements. Dans l’étude du piano, l’essentiel est d’établir cette même subordination ; nous ne pouvons faire faire aux doigts ce que nous voulons qu’en cherchant d’abord comment ils veulent agir, c’est-à-dire en apprenant à connaître les mouvements qui leur coûtent le moins d’effort.

L’exécutant doit apprendre la topographie de ses pulpes ; la faculté de se représenter mentalement les dispositions des lignes papillaires par lesquelles chaque toucher est réalisé est une des conditions les plus essentielles du progrès. Chacune des pulpes nous permet de