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le mécanisme du toucher

En ce qui concerne la sensibilité de la pulpe, M. Ch. Féré a établi : 1o que les contacts des deux pointes d’un compas sont moins aisément différenciés si les papilles touchées appartiennent à des lignes papillaires plus écartées ; 2o que les pointes d’un compas placées successivement sur diverses régions de la pulpe sont constamment mieux distinguées dans la région opposable, c’est-à-dire du côté radial pour les quatre derniers doigts et du côté cubital pour le pouce[1].

Ces différenciations de la sensibilité exercent une grande influence sur l’exécution, car c’est avec le contact réalisé sur la région la plus sensible que nous obtenons la sonorité la plus forte, la plus vibrante ; et le caractère du timbre se modifie selon la région sur laquelle le toucher est réalisé. Afin d’utiliser ces ressources multiples des contacts, la nécessité d’appliquer diverses positions de main s’impose. En général la sonorité augmente sur chacune des pulpes à mesure que nous localisons les attaques de la région la moins sensible jusqu’à la région la plus sensible. Il s’effectue donc dans les quatre derniers doigts de la main droite la même augmentation d’énergie transmise que nous avons indiquée par un signe de crescendo dans la reproduction de la pulpe de l’index (voir l’empreinte fig. 4. no 2). Le crescendo est disposé en sens inverse pour indiquer la région la plus sensible.

  1. Ch. Féré, Note sur la sensibilité de la pulpe des doigts. (C. R. Soc. de Biologie, 1895, p. 657.) — La main, la préhension et le toucher. (Rev. philos., 1896, t. xli, p. 621.)