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histoire du pêcheur avec l’éfrit
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es endormi, réveille-toi ! car je fais allusion au médecin Rouiane ! » Le roi lui dit : « Celui-là est mon bon ami, et il m’est le plus cher des hommes, car il m’a traité avec une chose que j’ai tenue à la main, et m’a délivré de ma maladie, qui avait désespéré les médecins ! Or, certes ! il n’y en a point comme lui en ce siècle, dans le monde entier, en Occident comme en Orient ! Aussi, comment, toi, oses-tu raconter ces choses sur lui ? Quant à moi, dès ce jour je vais lui allouer des gages et des appointements, pour qu’il ait par mois mille dinars ! D’ailleurs, même si je lui donnais la moitié de mon royaume, ce serait peu de chose pour lui ! Aussi je crois fort que tu ne dis tout cela que par jalousie, comme il est raconté dans l’histoire, qui m’est parvenue, du roi Sindabad ! »


— À ce moment, Schahrazade fut surprise par le matin, et s’arrêta dans sa narration. Alors Doniazade lui dit : « Ô ma sœur, que tes paroles sont douces, et gentilles, et délicieuses, et pures ! » Et Schahrazade lui dit : « Mais qu’est cela, comparé à ce que je vous raconterai à tous deux, la nuit prochaine, si je suis encore en vie, et que le Roi veuille bien me conserver ! Alors le Roi dit en son âme : « Par Allah ! je ne la tuerai point avant d’avoir entendu la suite de son histoire, qui est une histoire merveilleuse, en vérité ! » Puis ils passèrent tous deux la nuit, enlacés jusqu’au matin. Et le Roi sortit vers la salle de sa justice, et le diwan fut rempli de monde. Et le Roi jugea et nomma aux emplois, et destitua, et gouverna, et termina les affaires pendantes, et cela jusqu’à la fin de la journée. Puis le diwan fut levé, et le Roi entra dans son palais. Quand s’approcha la nuit