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histoire du vizir noureddine…
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sente la première à mes yeux dès la première heure du jour ! Et c’est toujours ainsi, car je n’ai point d’autre pensée, ni d’autres amours !

Puis elle ne fit que sangloter. Et Agib, voyant sa mère pleurer, se mit lui aussi à pleurer. Et, pendant que chacun pleurait de son côté, le vizir Chamseddine, entendant des cris et des pleurs entra. Et il fut aussi fort tourmenté et eut le cœur en peine en voyant ainsi pleurer ses enfants, et il leur dit : « Mes enfants, pourquoi pleurez-vous ainsi ? » Alors Sett El-Hosn lui raconta l’aventure du petit Agib avec les enfants de l’école. Et le vizir, à cette histoire, se ressouvint de tous les malheurs passés, déjà arrivés à lui, à son frère Noureddine, à son neveu Hassan Badreddine et enfin au petit Agib, et, à tous ces souvenirs réunis, il ne put s’empêcher de pleurer lui aussi. Et, désespéré, il monta chez le sultan, lui raconta toute l’histoire, lui dit que cette situation ne pouvait plus durer pour son nom et le nom de ses enfants, et lui demanda la permission de partir vers les pays du Levant pour atteindre la ville de Bassra où il comptait retrouver son neveu Hassan Badreddine. Puis il demanda également au sultan de lui écrire des décrets qu’il prendrait avec lui et qui lui permettraient, dans tous les pays où il irait, de faire les recherches nécessaires pour retrouver et ramener son neveu. Puis il se mit à pleurer amèrement. Et le sultan eut le cœur touché, et lui écrivit les décrets nécessaires pour tous les pays et toutes les provinces. Alors le vizir fut fort réjoui, et fit beaucoup de remerciements au sultan et aussi beaucoup