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les mille nuits et une nuit

ton amour ! Et néglige les conseils de l’envieux ; car ce n’est point ton envieux qui servira ton amour !

Songe ! le Clément n’a point créé un spectacle plus beau que celui de deux amants enlacés sur leur couche !

Regarde-les ! les voici collés l’un sur l’autre, couverts de bénédictions ! Leurs mains et leurs bras leur servent d’oreillers !

Lorsque le monde voit deux cœurs liés par l’ardente passion, il essaie de les frapper avec le fer froid !

Mais toi, passe outre ! Toutes les fois que ta destinée met une beauté sur ta route, c’est elle qu’il faut aimer ; c’est avec elle qu’il faut vivre, uniquement !

Voilà pour Hassan Badreddine et Sett El-Hosn, la fille de son oncle !

Quant au genni, il se hâta d’aller chercher la gennia, sa compagne, et tous deux vinrent admirer les deux jeunes gens endormis, après avoir assisté à leurs jeux et compté les coups de bélier. Puis l’éfrit dit à l’éfrita, sa compagne : « Allons, ma sœur, tu vois que j’avais raison ! » Puis il ajouta : « Maintenant il faut qu’à ton tour tu enlèves le jeune homme, et que tu le transportes au même endroit où je l’avais pris, au cimetière de Bassra, dans la turbeh de son père Noureddine ! Et fais vite, et moi, je t’y aiderai, car voici le matin qui va paraître ; et il ne faut pas, vraiment ! » Alors l’éfrita souleva le jeune Hassan endormi, le chargea sur ses épaules, habillé tel qu’il était avec la chemise seulement, car le caleçon n’avait pu tenir au milieu de ses ébats, et elle s’envola avec lui, suivie de près