Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/318

Cette page a été validée par deux contributeurs.
290
les mille nuits et une nuit

du bossu n’a été montée que pour nous faire rire ; et aussi pour t’éviter le mauvais œil, car toutes les femmes du palais ont entendu parler de ta beauté unique ; et ton père a loué ce bossu pour qu’il servît de repoussoir au mauvais œil ; ton père l’a gratifié de dix dinars ; et maintenant, d’ailleurs, le bossu est à l’écurie en train d’avaler, à notre santé, un pot de lait caillé frais ! »

À ces paroles de Badreddine, Sett El-Hosn fut au comble du plaisir ; elle se prit à sourire gentiment et à rire plus gentiment encore ; puis, soudain, ne pouvant plus se retenir, elle s’écria : « Par Allah ! mon chéri, prends-moi ! prends-moi ! Serre-moi ! Fixe-moi sur ton giron ! » Et, comme Sett El-Hosn avait enlevé ses habits d’en dessous, elle se trouva être toute nue sous sa robe. Aussi, en disant ces paroles : « Fixe-moi sur ton giron ! » elle souleva légèrement sa robe à la hauteur de sa vulve et dévoila ainsi dans toute leur magnificence ses cuisses et son cul de jasmin. À cette vue et à l’aspect des détails de cette chair de houria, Badreddine sentit le désir faire le tour de son corps et soulever l’enfant endormi ! Et aussitôt il se leva avec hâte, se déshabilla et se défit de ses vastes culottes à plis innombrables ; il enleva la bourse contenant les mille dinars que lui avait donnés le juif de Bassra, et la mit sur le divan, au dessous des culottes ; puis il enleva son turban si beau et le mit sur une chaise et se couvrit d’un léger turban de nuit qu’on avait mis là pour le bossu ; et il ne resta vêtu que de la fine chemise en mousseline de soie brodée d’or et de l’ample caleçon en soie bleue,