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histoire du vizir noureddine…
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ton vrai mari ! Le sultan, ton père, n’usa de ce stratagème que par crainte pour toi du mauvais œil des gens envieux ! Quant au palefrenier, c’est le plus misérable de nos palefreniers ; et, pour le dédommager, on lui prépare à l’écurie un bon pot de lait caillé pour qu’il s’en rafraîchisse à notre santé ! » Puis tu la prendras, sans crainte, et, sans hésiter, tu lui enlèveras son voile, et tu lui feras ce que tu lui feras ! » Puis le genni disparut.

Le bossu arriva, en effet, au cabinet d’aisances, pour se décharger avant d’arriver chez la nouvelle mariée, et s’accroupit sur le marbre, et commença ! Mais aussitôt le genni prit la forme d’un gros rat et sortit du trou du cabinet d’aisances, et fit entendre des cris de rat : « Zik ! zik ! » Et le palefrenier frappa des mains pour le faire fuir, et lui dit : « Hesch ! hesch ! » Aussitôt le rat se mit à grossir et devint un gros chat, aux yeux terriblement brillants, qui se mit à miauler de travers. Puis, comme le bossu continuait à faire ses besoins, le chat se mit à grossir et devint un gros chien qui aboya : « Haou ! haou ! » Alors le bossu commença à s’effrayer et lui cria : « Va-t’en, vilain ! » Alors le chien grossit et s’enfla et devint un âne, qui se mit à braire à la figure du bossu : « Hâk ! hi hâk ! » et aussi à péter avec un bruit terrible. Alors le bossu fut plein de terreur, sentit tout son ventre se fondre en diarrhée, et eut à peine la force de crier : « À mon secours, habitants de la maison ! » Alors, de crainte qu’il ne s’échappât de là, l’âne grossit encore et devint un buffle monstrueux, qui obstrua complètement la porte du cabinet d’aisances, et ce buffle, cette fois, parla avec la