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histoire du vizir noureddine…
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Elle était parfumée à l’ambre, au musc et à la rose ; elle s’était peignée, et sa chevelure brillait sous la soie qui la recouvrait ; ses épaules se dessinaient admirables sous les habits somptueux qui les recouvraient. Elle était, en effet, royalement vêtue ; entre autres choses, sur elle, elle avait une robe toute brodée d’or rouge, et, sur l’étoffe, étaient dessinées des figures de bêtes et d’oiseaux ; mais ce n’était là que la robe extérieure ; car pour les autres robes d’en dessous, Allah seul serait capable de les connaître et de les estimer à leur valeur ! Au cou, elle avait un collier qui pouvait valoir qui sait combien de milliers de dinars ! Chaque pierrerie qui le composait était si rare que nul homme, simple vivant, fût-il le roi en personne, n’en avait vu de semblables.

En un mot, Sett El-Hosn, la nouvelle mariée, était aussi belle que, durant sa quatorzième nuit, l’est la pleine lune !

Quant à Hassan Badreddine, de Bassra, il était toujours assis, faisant l’admiration de tout le groupe des dames. Aussi ce fut de son côté que se dirigea la nouvelle mariée. Elle s’approcha de l’estrade en imprimant à son corps des mouvements fort gracieux, de droite et de gauche. Alors, aussitôt, se leva le palefrenier bossu et se précipita pour l’embrasser. Mais elle le repoussa avec horreur, et se retourna lestement, et, d’un mouvement, se plaça devant le beau Hassan. Et dire que c’était son cousin, et qu’elle ne le savait pas, ni lui non plus !

À la vue de cette scène, toutes les femmes présentes se mirent à rire, surtout quand la jeune