Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du vizir noureddine…
265

Alors le sultan lui permit de s’asseoir sur le divan du vizirat, et Noureddine s’assit sur le divan du vizirat. Et il commença à remplir sa charge, et à conduire les affaires courantes, et à rendre la justice, tout comme s’il était vizir depuis de longues années, et il s’en acquitta si bien, et tout cela sous les yeux du sultan, que le sultan fut émerveillé de son intelligence, de sa compréhension des affaires et de la manière admirable dont il rendait la justice ; et il l’en aima encore davantage, et fit de lui son intime.

Quant à Noureddine il continua à s’acquitter à merveille de ses hautes fonctions ; mais cela ne lui fit pas oublier l’éducation de son fils Hassan Badreddine, malgré toutes les affaires du royaume. Car Noureddine, de jour en jour, devenait plus puissant et plus en faveur auprès du sultan, qui lui fit augmenter le nombre de ses chambellans, de ses serviteurs, de ses gardes et de ses coureurs. Et Noureddine devint si riche que cela lui permit de faire le commerce en grand, comme d’armer lui-même des navires de commerce qui allaient dans le monde entier, de construire des maisons de rapport, de bâtir des moulins et des roues à faire monter l’eau, de planter de magnifiques jardins et vergers. Et tout cela jusqu’à ce que son fils Hassan Badreddine eût atteint l’âge de quatre ans.

À ce moment, le vieux vizir, beau-père de Noureddine, vint à mourir ; et Noureddine lui fit un enterrement solennel ; et lui et tous les grands du royaume suivirent l’enterrement.

Et c’est alors que Noureddine se voua entièrement