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les mille nuits et une nuit

une étoile. Et, en vérité, je faillis en devenir folle.

Mais je continuai à marcher, et j’arrivai dans la salle du harem, et je la trouvai encore plus merveilleuse, et tout, jusqu’aux treillis des fenêtres, était en or ; les murs étaient recouverts de tentures en soie ; sur les portes et les fenêtres, il y avait des rideaux en velours et en satin. Et je vis enfin, au milieu des femmes pétrifiées, la reine elle-même, vêtue d’une robe semée de perles nobles, et ayant sur la tête une couronne enrichie de toutes les espèces de pierres fines, et au cou des colliers et des réseaux d’or admirablement ciselés ; mais elle aussi était pétrifiée en pierre noire.

De là, je continuai à marcher, et je trouvai une porte ouverte, dont les deux battants étaient en argent vierge, et à l’intérieur je vis un escalier en porphyre composé de sept marches ; je montai cet escalier, et, en arrivant au haut, je trouvai une grande salle toute en marbre blanc, recouverte de tapis tissés d’or ; et au milieu de cette salle, entre de grands flambeaux d’or, je vis une estrade d’or parsemée d’émeraudes et de turquoises, et sur cette estrade il y avait un lit d’albâtre incrusté de perles et de pierreries et étoffé d’étoffes précieuses et de broderies. Et je vis, dans le fond, une lumière qui brillait ; je m’approchai et je trouvai que cette lumière était un brillant aussi gros qu’un œuf d’autruche, posé sur un tabouret, et dont les facettes lançaient cette lumière : ce brillant était la perfection même et sa lumière seule éclairait toute la salle.

Pourtant il y avait aussi les flambeaux allumés,