Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit s’approcher le matin, et s’arrêta discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que le deuxième saâlouk dit à la maîtresse de la maison :

Ô ma maîtresse, la jeune fille, à ces paroles, prit à la main un couteau sur lequel étaient gravées des paroles en langue hébraïque, et avec ce couteau elle traça un cercle au milieu du palais, et au milieu de ce cercle elle écrivit des noms propres et des lignes talismaniques ; puis elle se mit au milieu de ce cercle et marmonna des paroles magiques, et lut dans un très vieux livre des choses que nul ne comprenait, et continua ainsi quelques instants. Tout d’un coup, l’endroit du palais où nous étions fut dans des ténèbres si épaisses que nous crûmes avoir été enterrés vivants sous les ruines du monde. Et, soudain, devant nous apparut l’éfrit Georgirus, sous l’aspect le plus horrible et le plus hideux, avec des mains comme des fourches, des pieds comme des mâts et des yeux comme deux tisons enflammés. Alors, nous tous, nous en fûmes terrifiés. Mais la fille du roi lui dit : « Je ne te souhaite point la bienvenue ! Et je ne te fais pas un accueil cordial, ô toi l’éfrit ! » Alors l’éfrit lui dit : « Ô perfide !