me levai et m’en allai m’asseoir respectueusement plus loin. Alors le roi regarda ce que j’avais écrit et le lut, et il s’en émerveilla étonnamment et s’écria : « Est-ce possible qu’un singe puisse posséder une telle éloquence et surtout une si belle écriture ? Par Allah ! c’est la merveille des merveilles ! »
À ce moment, on apporta au roi un jeu d’échecs, et le roi me demanda par signes : « Sais-tu jouer ? » Et moi, avec ma tête, je fis : « Oui, je sais ! » Alors je m’approchai, je rangeai le jeu et je me mis à jouer avec le roi. Et par deux fois je le vainquis ! Alors le roi ne sut plus que penser, et sa raison fut dans la perplexité, et il dit : « Si c’était un fils d’Adam, il aurait surpassé tous les vivants de son siècle ! »
Alors le roi dit à l’eunuque : « Va chez ta jeune maîtresse ma fille, et dis-lui : « Viens vite, ô ma maîtresse, chez le roi ! » car je veux que ma fille puisse jouir de ce spectacle et voir ce singe merveilleux ! »
Alors l’eunuque s’en alla, et il revint bientôt avec sa jeune maîtresse, la fille du roi, qui, à peine m’eut-elle aperçu, se couvrit le visage de son voile et dit : « Ô mon père, comment as-tu pu te résoudre à m’envoyer chercher pour me faire apercevoir par les hommes étrangers ? » Et le roi lui dit : « Ô ma fille, il n’y a ici chez moi que mon jeune esclave, cet enfant que tu vois, et l’eunuque qui t’a élevé, et ce singe, et moi ton père ! De qui donc ici te couvres-tu le visage ? » Alors la jeune fille répondit : « Sache, ô mon père, que ce singe est le fils d’un roi ! Le roi, son père, s’appelle Aymarus, et il est le maître d’un pays de l’intérieur lointain. Ce singe est simplement ensorcelé ; et c’est l’éfrit Georgirus, de