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les mille nuits et une nuit

autres bûcherons, après qu’il eut pris soin de me bien recommander à eux.

Je sortis alors avec les bûcherons et me mis à bûcher. Puis je mis ma charge de bois sur ma tête, je la portai en ville et la vendis pour un demi-dinar. J’achetai de quoi manger pour un peu de petite monnaie, et je gardai soigneusement le restant de la monnaie. Et ainsi, pendant toute une année, je continuai à travailler, et j’allai chaque jour faire visite à mon ami le tailleur, dans sa boutique, où je me reposais au frais, en me croisant les jambes dans mon coin.

Un jour, selon mon habitude, j’étais allé faire du bois à la campagne, et, en y arrivant, je trouvai une forêt touffue où il y avait beaucoup de bûches à faire. Je choisis alors un arbre qui était desséché, et me mis à enlever la terre tout autour de ses racines ; mais, comme j’y travaillais, la hache tout à coup fut prise dans un anneau de cuivre. Alors je retirai la terre tout autour, et je trouvai un couvercle de bois où était attaché l’anneau de cuivre. Et je l’enlevai. Et je découvris, au-dessous, un escalier. Je descendis jusqu’au bas de l’escalier et je trouvai une porte. J’entrai par la porte et je trouvai une magnifique salle d’un palais merveilleux et bien bâti. Et je trouvai à l’intérieur une adolescente admirable à l’égal de la plus belle des perles. Et telle, en vérité, que sa vue effaçait du cœur tout souci, toute affliction et tout malheur. Je la regardai, et aussitôt je m’inclinai dans l’adoration du Créateur qui lui avait dispensé tant de perfections et cette beauté.

Alors elle me regarda et me dit : « Es-tu un être