Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
les mille nuits et une nuit

mais pas moi ! Oh, par Allah ! quelle nuit heureuse et agréable nous aurions passée si nous avions été indemnes de la vue de ces saâlik de malheur ! car ces saâlik de mauvais augure mettraient en ruine, par leur seule présence, la ville la plus florissante rien qu’en y entrant ! » Et là-dessus il récita une strophe :

Qu’il est beau le pardon de la part du fort, qu’il est beau, surtout accordé à un être sans défense !…

Et toi, je te conjure, par l’amitié inviolable qui est entre nous, ne tue point l’innocent à cause du coupable !

Lorsque le portefaix eut fini de parler, la jeune fille se mit à rire.

À ce moment, Schahrazade vit approcher le matin, et elle se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA ONZIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que lorsque la jeune fille se mit à rire après s’être mise en colère, elle s’approcha de la compagnie et dit : « Racontez-moi tout ce qu’il faut me raconter, car vous n’avez plus qu’une heure à vivre ! D’ailleurs, si je patiente