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histoire du portefaix…
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la récompense pour son action et tout le bien qu’elle fait ! »

Les jeunes filles continuèrent à remplir leurs devoirs d’hospitalité et à servir à boire. Mais, lorsque le vin produisit ses effets, la maîtresse de la maison se leva, leur demanda encore leurs ordres, puis elle prit la pourvoyeuse par la main et lui dit : « Ô ma sœur, lève-toi, que nous accomplissions nos devoirs ! » Elle lui répliqua : « À tes ordres ! » Alors la portière se leva, dit aux saâlik de se lever du milieu de la salle et de se ranger contre les portes, enleva tout ce qu’il y avait au milieu de la salle et la nettoya. Quant aux deux autres jeunes filles, elles appelèrent le portefaix et lui dirent : « Allah ! que ton amitié est peu efficace ! Voyons ! tu n’es point un étranger ici, tu es de la maison ! » Alors le portefaix se leva, releva les pans de sa robe, se serra la taille, et dit : « Ordonnez et j’obéis ! » Et elles lui dirent : « Attends à ta place ! » Après quelques instants, la pourvoyeuse lui dit : « Suis-moi et viens m’aider ! » Et il la suivit hors de la salle, et il vit deux chiennes de l’espèce des chiens noirs, et qui avaient des chaînes passées autour du cou. Le portefaix les prit et les conduisit au milieu de la salle. Alors la maîtresse du logis s’approcha, releva ses manches, prit un fouet et dit au portefaix : « Amène ici l’une des chiennes ! » Et il entraîna une des chiennes en la tirant par sa chaîne et la fit s’approcher et la chienne se mit à pleurer et à lever la tête vers la jeune fille. Mais la jeune fille, sans en tenir compte, lui tomba dessus en la frappant avec le fouet sur la tête, et la chienne criait et pleurait ; et la